Libris est urbis
Sous la véranda la lumière encore
D’un pas répétitif rejoignait le vent
Dans le crépuscule d’une journée de lycée
Je n’avais pas encore vingt ans
Et déjà lourd posé
Écrasé dans mes divans
Si malheureux d’être vivant
Le vent agitait les rideaux
L’ennui remplissait mon ventre
L’absurde envahissait les mots
La fuite constituait mon centre
Je ne voulais pas de cette vie là
De tous les côtés les murs
M’opposaient leur résistance
Passifs solides immuables
Hors la véranda le jardin
Au milieu un acacia piquant
Autour duquel le chien courrait
Précipité comme un dément
Derrière la barrière le monde
Occupé ne m’attendait pas
Depuis assis debout dans l’herbe
J’en suis toujours resté là.