Auteur/autrice : Vincent Nesler

  • La musique sur l’électrophone

    Libris est urbis
    Sous la véranda la lumière encore
    D’un pas répétitif rejoignait le vent
    Dans le crépuscule d’une journée de lycée

    Je n’avais pas encore vingt ans
    Et déjà lourd posé
    Écrasé dans mes divans
    Si malheureux d’être vivant

    Le vent agitait les rideaux
    L’ennui remplissait mon ventre
    L’absurde envahissait les mots
    La fuite constituait mon centre

    Je ne voulais pas de cette vie là
    De tous les côtés les murs
    M’opposaient leur résistance
    Passifs solides immuables

    Hors la véranda le jardin
    Au milieu un acacia piquant
    Autour duquel le chien courrait
    Précipité comme un dément

    Derrière la barrière le monde
    Occupé ne m’attendait pas
    Depuis assis debout dans l’herbe
    J’en suis toujours resté là.