Monde jeté


Soyons surs cette fois y aura pas de rescapés
Ils auront tout acheté tout brûlé sans ciller
Selon une logique de pure morbidité
La nature se réduit qu’importe tronçonnez

C’est la mort en marche l’obsolescence programmée
La vénalité l’a tout de suite adopté
Créer casser détruire gagner recommencer
Saboter le durable la vie monétisée

Le monde est une propriété industrielle
Le patron qui décrète tous les jours de recèle
Que le monde périmé est encore bon à jeter
Tout se transforme en poussière de désert

Comme à la toute fin il ne restera rien
Les insectes affamés boufferont les richesses
et mourront à leur tour au milieu des rochers
Tous ces cochons enfin cesseront de s’agiter

Et une ou deux fourmis diront à des lézards
A partir de maintenant dans cette vallée vide
La Fontaine et ses contes Baudelaire et le Cid
Enfouis sous les décombres sont morts il est trop tard

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