Le trafic


Il n’y a plus de sens sur la route nationale.
Les conducteurs déboulent sans limite de vitesse.
Si vous tournez la tête, il n’y a ni Nord ni pôle.
Seulement des fous dangereux avec leurs pneus qui crissent.

Je reste chez moi à la campagne.

Les villes sont remplies de bruits mêlés de cris,
De foules imbéciles, de travaux infinis.
Accordez-moi dont juste une minute de répit !
Dès que je peux je prends le train et je les fuis.

Je retourne chez moi.

C’est aujourd’hui un monde qui produit
Et qui nourrit une concentration de vies grises
Pour le bon rendement, pour que les sous, toujours,
Ainsi le citadin peut acheter l’amour.

Il y a encore un chez moi.

L’urbain est un espace saturé de mille bruits.
Ils raisonnent sans respecter le jour et nos nuits.
Les angles des murs des immeubles sont glacés,
Les technocrates n’ont pas encore tout désolé.

Les architectes ont fabriqué des fourmilières.
J’y étais hier,
Mais plus jamais
Je n’y retournerai.

Pourvu que le destin préserve mon chez moi.

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