Auteur/autrice : Vincent Nesler

  • Monde jeté

    Soyons surs cette fois y aura pas de rescapés
    Ils auront tout acheté tout brûlé sans ciller
    Selon une logique de pure morbidité
    La nature se réduit qu’importe tronçonnez

    C’est la mort en marche l’obsolescence programmée
    La vénalité l’a tout de suite adopté
    Créer casser détruire gagner recommencer
    Saboter le durable la vie monétisée

    Le monde est une propriété industrielle
    Le patron qui décrète tous les jours de recèle
    Que le monde périmé est encore bon à jeter
    Tout se transforme en poussière de désert

    Comme à la toute fin il ne restera rien
    Les insectes affamés boufferont les richesses
    et mourront à leur tour au milieu des rochers
    Tous ces cochons enfin cesseront de s’agiter

    Et une ou deux fourmis diront à des lézards
    A partir de maintenant dans cette vallée vide
    La Fontaine et ses contes Baudelaire et le Cid
    Enfouis sous les décombres sont morts il est trop tard

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